2月からLibérationを購読しています。たまに目についた記事を読む程度ですけど、エコロジー関係の記事とか、カリン西村さん(月刊紙「ふらんす」で漫画家のジャンポール西さんとのコンビで記事を書いている)の日本関連の記事が面白いです。
紹介するのは4月14日付の記事「東京五輪に漂うコロナ変異株の脅威」です。
緊急事態に入る前の話ですが、自分が日本のことを話すときに参考になるので残しておこうと思います。ただ、これは購読者用の記事なので、もしかしたら、こうしてブログに全文紹介しちゃいけないのかな?どこからかクレームきたら、消します。
Bravacheという単語、あまり使う機会はないかもしれないけど、しっかり頭に入っちゃった。この文脈だから。
Planer sur : 漂う
Bravache : からいばりする(人)
Acculer qu à qc : (人)を・・・に追い込む
Sous peu : すぐに
ad hoc : 特にその為の、特別な、適切な(皮肉で使用)
monter au créneau : 矢面に立つ
de plus belle : (前よりも)いっそう激しく、強く
La menace des variants plane sur les JO de Tokyo
Si le Japon déplore moins de morts que les autres pays du G7, il affronte une nouvelle vague qui perturbe les préparatifs des Jeux olympiques. Le gouvernement est toujours optimiste, le corps médical beaucoup moins.
Le Premier ministre japonais est apparu bravache face aux journalistes mardi soir : «Même si nous déclarons de nouveau l’état d’urgence, cela n’aura pas d’incidence sur les Jeux olympiques», a lancé Yoshihide Suga, dont le mandat depuis qu’il est au pouvoir (septembre 2020) est rythmé par la pandémie. Lui qui se félicitait mi-mars de la levée de cet état d’urgence partout, est acculé à le rétablir.
Les départements très peuplés d’Osaka et de Hyogo le réclament officiellement et devraient obtenir gain de cause sous peu. Tokyo aussi. Ce sera le troisième en un an. Une décision est attendue jeudi. Alors que la propagation des précédentes souches de Covid-19 avait pu être freinée par des mesures a minima (gestes barrières, réduction des horaires des restaurants), limitant à près de 10 000 le nombre de morts, ces mêmes dispositions prises dans le cadre d’une législation ad hoc surnommée «mambo» n’ont eu aucun effet cette fois.
Le chef du gouvernement, qui regimbe à l’idée d’altérer l’activité économique et de verser des subventions, avait pourtant assuré au Parlement que ces menues restrictions seraient efficaces: «Si on regarde les résultats face à la contagion, il y a une grande différence entre fermer les restaurants à 20 heures ou les laisser ouverts jusqu’à 21 heures». Sauf que cette malheureuse assertion improvisée a été immédiatement démentie. Car les variants (britannique surtout, et sud-africain) sont désormais dominants dans plusieurs régions.
«Aucune amélioration»
Ils ont pris de court les autorités et leurs experts. «Après deux semaines d’application de restrictions «mambo», nous ne constatons aucune amélioration», reconnaît Hirofumi Yoshimura, gouverneur d’Osaka. Dans sa province de près de 9 millions d’habitants, le nombre de nouveaux cas détectés dépasse le millier par jour depuis une semaine, du jamais vu en ces lieux où une partie croissante de malades graves ne peuvent plus être pris en charge dans des cellules dédiées et où des milliers de personnes attendent une place dans un hôpital ou un hôtel médicalisé.
A Tokyo, avec environ 15 jours de décalage, le tableau est le même, malgré la requête de fermeture des débits de boissons et restaurants à 20 heures, en plus des protocoles sanitaires, plus ou moins respectés. Mercredi, Tokyo a annoncé 843 nouveaux cas (un record depuis fin janvier). «Au rythme actuel de progression, on franchira les 1 000 par jour cette semaine et davantage ensuite», indique à Libération Haruo Ozaki, président de l’Association des médecins de Tokyo. Le Japon ne teste encore que de façon limitée et il n’y a pas d’espoir à très court terme d’effet de la vaccination «qui ne prendra qu’un réel élan pour les plus de 65 ans qu’à la mi-mai», confirme le médecin Ozaki.
La gouverneure de la capitale, Yuriko Koike, a décidé de requérir l’état d’urgence mais, à l’instar de son homologue d’Osaka, elle va devoir négocier ferme les restrictions concrètes avec le gouvernement. Il a suffi d’évoquer la fermeture des grands magasins de luxe à Osaka pour qu’immédiatement, la fédération des professionnels du secteur monte au créneau. L’état d’urgence pourrait être instauré du 29 avril au 9 mai, et couvrir la période de la Golden Week (semaine où s’enchaînent les jours fériés et où de nombreux salariés sont en congé). «En deux semaines, avec des mesures radicales, si on n’arrive pas à faire baisser les contaminations, il faudra prolonger, sinon, ça repartira de plus belle», prévient Ozaki. Mercredi, le nombre de nouveaux cas a franchi la barre des 5 000.
Pas de public étranger
Le calendrier est serré et le gouvernement a les yeux fixés sur la date du 23 juillet, celle de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Tokyo que le Premier ministre veut mordicus. Il a déjà fallu renoncer au public en provenance de l’étranger. Entre 60 000 et 100 000 individus (athlètes, délégations, médias, invités) devraient entrer au Japon sur dérogation pour ces JO alors que des étudiants ou chercheurs patientent depuis un an. En juin, les organisateurs devront décider si des spectateurs seront finalement autorisés.
«Si l’état d’urgence fait effet et qu’on décide que c’est sans public du tout, le corps médical pourra se mobiliser, mais si on continue au rythme de 400 à 500 nouveaux cas quotidiens à Tokyo, avec la prise en charge, la vaccination, etc., ce sera vraiment difficile sur le plan médical. Il faut aussi tenir compte de la situation ailleurs dans le monde, je ne pense pas que ça baissera considérablement en l’espace de 3 mois. Il serait temps que le gouvernement sorte un plan concret qui dise dans quelles conditions c’est faisable ou non»,s’alarme le président Ozaki.
«Pour garantir des jeux sûrs et tranquillisants», les organisateurs veulent 10 000 médecins et infirmières bénévoles sur place et des tests PCR tous les jours pour les plus de 10 000 athlètes et une partie du personnel. «On ne peut pas mobiliser nos ressources et nos tests PCR pour les JO au détriment des citoyens, donc si on est encore en situation épidémique, ce ne sera pas possible», avertit Ozaki.
Alors que les protocoles précis ne sont toujours pas décidés et que l’opinion nippone n’y croit plus, le patron du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, devrait être au Japon mi-mai pour faire le point.
La menace des variants plane sur les JO de Tokyo – Libération